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Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

20 ans en … 1987 : Simon, la tête qui frise

Certains Mulhousiens ont juré avoir récemment rencontré le Père Noël à Colmar, lors de la soirée « Hiéro met les Boules ». C’était peut-être Simon qui s’était déguisé…

LE 19 DÉCEMBRE dernier, la fédération Hiéro Colmar terminait l’année en gratifiant le Kraken d’une fameuse soirée de Noël, accrochant ses boules à un plateau de groupes, performers et djs dévoués aux pires raretés musicales des années 80. Le directeur de cette fédération, Simon Codet-Boisse, ex-fan des Cramps nourri au rock alternatif français, est l’un des pionniers du poulpe Hiéro, puisque son intégration débuta lors d’un stage de formation près de Paris. Il s’y découvrit plein d’affinités avec un certain Jean-Luc Wertenschlag, qui usa alors de son pouvoir de persuasion naissant pour le convaincre d’investir le nouveau-né Noumatrouff, et l’aider à secouer les oreilles de Mulhouse… Il y fut programmateur de 92 à 93, puis administrateur jusqu’en 96, lorsqu’il s’en alla à Limoges pour s’occuper de la fabrique paternelle d’accessoires féminins. A Limoges, Simon ne perd pas le nord et profite de l’occasion pour encore agrandir la pieuvre et monter une nouvelle fédération Hiéro. Avec l’administration des antennes Mulhouse et Belfort en sus, c’est d’un cumul des mandats dans les règles dont il s’agit ! Personnage modeste et imperturbable, Simon retrouve, un temps, le temps de ses 20 ans. Pas de regrets, et pourtant, que d’idéaux intacts !

L’A : Qu’as-tu fait de tes 20 ans ?

S.C.-B. : J’étais en fac de Droit à Limoges ; le droit, c’est en général ce qui te reste quand t’es pas admis ailleurs ! A côté de ça, je manageais des groupes de ballets roumains… Je plaisante. En fait, pendant mes 6 ans de lycée puis de fac, j’ai été le manager de plusieurs groupes de rock limogeons. Ça a commencé au lycée, des potes montaient un groupe, et vu que j’étais le seul à avoir le permis et une voiture, je suis devenu leur manager. C’est comme ça que j’ai commencé dans le milieu musical. Ensuite, j’ai bougé à Montpellier, à l’époque c’était la ville du rock alternatif français, mais je suis arrivé l’année où ça commencait à se casser la gueule, avec les fermetures de bars, etc. Puis je suis parti à Paris, toujours pour mes études de Droit, que j’ai d’ailleurs foirées. C’est lors d’une année de formation en tant que « manager du monde de la musique » que j’ai rencontré Jean-Luc, qui m’a convaincu de venir à Mulhouse, où il venait d’inaugurer le Noumatrouff.

L’A : Un souvenir, une anecdote, des regrets ?

S.C.-B. : Vingt Dieux ! Laisse-moi réfléchir… Ah oui, je suis allé voir les Cramps à l’Elysée Montmartre à Paris. Ce groupe était une référence pour moi ; le concert était bien, et en même temps décevant parce qu’ils étaient déjà sur leur fin. En voyant ce groupe vieillissant sur scène, je me suis rendu compte qu’il était temps d’ouvrir les yeux et d’aller voir aileurs. C’était la fin du sectarisme musical.

L’A : Que reste-t-il de tes 20 ans ?

S.C.-B. : Pas ma coupe de cheveux… J’avais une coupe afro ! Il reste une certaine culture politique, une rébellion contre les choses merdiques. Un certain réalisme est intervenu depuis, mais c’est un peu bateau de dire ça puisque finalement c’est ce qui arrive à tout le monde en vieillissant. En retournant à Limoges l’année dernière, j’ai retrouvé des gens qui n’avaient pas vraiment évolué depuis, ils étaient coincés, québlo… Parfois, il ne faut pas de rappeler de ses 20 ans. Le seul dialogue que je pouvais encore avoir avec eux était basé sur de la nostalgie. Avec des gens bloqués sur le passé, on a du mal à imaginer ce qui les anime vraiment, ce qui les fait vraiment rêver ; ils ne votent pas, ne bougent pas, ne se prennent pas en main… Bref, ils sont aussi immatures qu’il y a 10 ans !

L’A : Te vois-tu dans 20 ans ?

S.C.-B. : J’aurais des mômes ! J’en attends un en ce moment… Dabs 20 ans, je gérerai une multinationale, Hiéro, avec Kiwi en tant que sous-directeur ! Enfin, dans 20 ans, si je me retrouve directeur du Kraken à Colmar, c’est que c’est mal barré… Non, je n’en ai aucune idée. C’est réducteur de se focaliser sur soi, mon taff n’est pas du genre de ceux où on calcule ses avancements de carrière. Mon intérêt, c’est le développement de Hiéro. Voilà. Soph.

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Simon Codet-Boisse qui, de ses 20 ans, ne conserve aucune nostalgie… Sauf, peut-être, de sa belle coupe de cheveux afro ! (Photo « L’ALSACE » – Hervé Kielwasser)


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