Tous les jeudis de septembre, DJ Bush sera aux platines, chez ses potes du Bar-à-Normal à Mulhouse. Rockabilly des années 50, punk-rock, ska ou même burlesque, Michaël Habib est un amoureux du rock « improbable ».
« Le rock commercial, je m’en fous ! Moi, j’ai envie de me faire plaisir et de faire plaisir aux gens avec de la musique pointue. C’est ce que j’ai toujours fait : chercher des ‘‘trucs improbables’’, dans beaucoup de styles ‘‘rock’’ très différents. On va dire que le concept, ce sera genre : ‘‘Soirées explicatives du rock’’.» Voilà qui est dit et bien dit. DJ Bush, aka Michaël Habib, est un vrai punk — sans la crête sur la tête, les tatouages et les piercings — dans l’âme. Un homme amoureux du rock’n’roll, du vrai, celui qui fait transpirer et qui n’est pas remixé à la sauce commerciale de différents producteurs de gros labels en tout genre. Son truc, c’est ce que d’autres appellent le « rock inconnu », celui que les radios ne connaissent pas, mais que les amateurs et défricheurs de labels indépendants vénèrent.
« À 7 ans, j’ai eu mon premier album de rock, ‘‘Dressed to kill’’ de Kiss, se souvient-il. Puis j’ai enchaîné par ‘‘Highway to hell’’ d’AC/DC et ‘‘Never mind the Bollocks’’ des Sex Pistols et là ça été la grosse claque. Alors je me suis dirigé vers le punk rock. À 11 ans, j’allais à l’époque au magasin Bollwerk Disk. Ils hallucinaient en voyant un petit bonhomme, haut comme trois pommes, qui leur demandait des choses sur le rock. Ils m’ont fait découvrir des tas de trucs. »
Fanzine, émissions de radio et management
C’est là qu’il s’ouvre au rockabilly, au rock-steady et autre glam-rock. « Je me suis intéressé à cette époque aux raretés, sourit-il. En fait, il y avait les gros labels, mais aussi ce qu’on appelait les Custom labels, avec peu de disques produits mais une liberté d’expression énorme. Bien sûr, il y en avait beaucoup en Angleterre et aux États-Unis. Mais il y avait aussi du vrai rock en France, avec des labels comme DMF, JBP, Skydog, fondé par un précurseur du genre en France Marc Zermati, ou encore Sonics et Closer Records créés par Stéphane Saunier (NDLR : le Monsieur musique de Canal + avec sa queue-de-cheval) . »
Mais notre grand Bush ne s’en tient pas simplement à chiner chez les petits disquaires. Il vit sa vie de passionné de rock, parcourt une bonne partie de l’Europe, présente une émission de radio sur Fréquence Mulhouse en 1984, crée le fanzine Rock Rebel en 1986, organise le premier concert des Bérurier Noir en Alsace en 1987 et se lance même dans le management de groupes comme Crusher, groupe mythique de la scène métal mulhousienne au début des années 90, avec un certain Crass. Crass, son pote, qui a ouvert en août avec son acolyte Richie le Bar-à-Normal. « C’est la famille, remarque Michaël. Quand ils m’ont proposé de monter des soirées, j’ai dit : ‘‘Ok, lâchons-nous’’. Je ne suis pas un DJ qui mixe, mais un passeur de disques. Et je pense qu’il y a des tas de gars à Mulhouse qui sont rock dans la tête. Alors qu’ils viennent écouter du son ‘‘improbable’’.»
Aujourd’hui, après avoir roulé sa bosse, Michaël s’est quelque peu rangé, à 40 ans passés. Mais son amour du rock est tel qu’au premier jour. Il présente d’ailleurs une émission sur radio MNE. Passez le voir, il vous le transmettra sans que vous vous en aperceviez…
Y ALLER DJ Bush au Bar-à-Normal (ex-Sofa), rue des Halles à Mulhouse, tous les jeudis à partir de 20 h, mais aussi aux Copains d’abord, ce vendredi 9 septembre à 20 h.
Gregg
DJ Bush, alias Shub, organise deux soirées, ce soir et vendredi. Photo Dom Poirie
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