Samedi 8 septembre en début d’après-midi, il y avait du monde dans l’allée des tilleuls, pour le grand week-end des 150 ans du zoo de Mulhouse. Au programme, bibliothèque vivante et café littéraire.
Le directeur du Parc zoologique et botanique de Mulhouse, Brice Lefaux, explique à cette famille les enjeux de la sauvegarde des espèces. Photo L’Alsace
Cette bibliothèque vivante est organisée par Corinne Di Trani-Zimmermann, responsable pédagogique du zoo, en lien avec les bibliothèques de Mulhouse et la radio MNE. Avec un concept novateur, au lieu d’emprunter un livre, il s’agit de dialoguer ensemble. Pour réussir cette démarche, 12 interlocuteurs venus d’horizons différents. Ils ont tous un point commun, une passion pour ce site unique.
Dès 10 h, les premiers visiteurs se sont installés. L’occasion aussi pour le directeur Brice Lefaux de faire table ouverte. « J’ai discuté avec les visiteurs du matin, toutes générations confondues. C’est normalement le moment où les vétérinaires opèrent. Ces visiteurs matinaux prennent le temps d’apprécier le site. Certains viennent au zoo deux à trois fois par semaine. » Il est interpellé sur ce qui fait l’actualité du zoo, le nouvel espace Horizon Afrique. « Je suis heureux de cet intérêt, mais je leur propose aussi d’aller à la rencontre d’espèces en danger dans la nature, ici et ailleurs. »
L’atelier de Luc Gallé est dédié à Toute la vérité sur les géraniums. Cela n’empêche pas la discussion de tourner autour des rosiers grimpants ! François Wagner surprend son auditoire avec des anecdotes historiques méconnues. « Il y a eu une seconde inauguration du zoo, en mai 1893, lorsque le parc zoologique est devenu municipal, après un échange de terrain entre la Ville et la SIM (Société industrielle de Mulhouse). Il s’agissait, pour la partie botanique, d’en faire un jardin du peuple, avec piste de danse et guinguette. Le tout était installé à la place de la maison de l’éclosion. » Et d’ajouter sur le ton de la confidence : « La première ourse du zoo a donné naissance à douze oursons, avec trois portées de quatre, à chaque fois. »
Un chameau au centre-ville « J’ai dû visiter ce zoo, la première fois en 1953, avec mon grand-père. On y est allé ensemble pendant quelques années et puis comme tous, à l’adolescence, j’avais autre chose à faire. »
Il y retournera vers les années 1975, suite à son intérêt pour les arbres et les fleurs. « Il n’est pas rare que je vienne, livre à la main, pour me poser dans les hauteurs, dans un endroit tranquille. » Pour les animaux, il a quelques préférences, comme les ânes du Poitou « qui ne soignent pas assez leur présentation, comme les chameaux ». Il ouvre son classeur et sort une photo étonnante de 1956 : Il s’agit d’un chameau conduit par son soigneur ; il se rendait à pied de la gare du Nord au zoo, en passant par l’avenue de Colmar et la Porte Jeune. « C’était charmant. » Il se souvient aussi d’une femelle puma, d’un singe mandrill et de cochons d’Inde, remplacés depuis par des tortues. « J’aime bien, aujourd’hui, les manuls ou chats de Pallas, ils sont hyperactifs. »
Un peu plus loin, Oliver Becht, le député, plonge dans ses souvenirs avec sa grand-mère, une habituée du zoo. « Par tous les temps, elle m’y emmenait le mercredi après-midi. » Il explique à Chemia, une visiteuse, la différence entre les lions d’Asie (devenus très rare) et ceux d’Afrique.
Chimpanzés à vélo
Monique est venue pour cette opération : « Mes parents faisaient partie des Amis du zoo, moi aussi. C’est normal d’être là, d’autant que le zoo, c’est mon jardin. » Gérard, autre visiteur, se souvient de sa limonade alors qu’il venait avec ses parents. « J’allais voir les ours bruns et le blanc. Je ne ratais pas les chimpanzés qui faisaient du vélo. »
Pour les passionnés de loups, les aquarelles de Martine Hentschel posent un regard mystérieux sur ce prédateur fascinant. Tandis que Davis Di Paolo raconte des histoires aux plus petits. Il est question d’écureuils très gourmands.
Pas de menu de fête
Non loin de l’allée des Tilleuls, se tient le café littéraire, avec une quinzaine de participants autour du thème de l’environnement. Martine a choisi de présenter un polar québécois, Borealium tremens , et Cyril Blanc, qui l’a organisé, le roman Dans la forêt.
Au détour d’une allée, rencontre avec Alice, soigneuse en charge des lémuriens, gibbons, loups à crinière et de tout l’enclos asiatique. « Pour cet anniversaire, les animaux n’ont pas de menu particulier, ce n’est pas leur anniversaire. Mais nous leur permettons, pour ces jours de grande influence, un accès à intérieur et à l’extérieur, pour leur ménager des espaces plus calmes. »
La journée d’aujourd’hui va mobiliser toute l’équipe du zoo. Il sera possible d’en découvrir, dans les coulisses, le travail des vétérinaires et des soigneurs. Il sera possible d’entrer dans la fauverie et le local des zèbres et de visiter la cuisine des animaux. Sans oublier l’exposition de 900 cartes postales anciennes de l’association Chasseurs d’images, qui retracent ces 150 ans. À noter que le petit train a repris du service. Cet anniversaire est placé sous le signe de la rencontre avec le public, avec un programme dense débuté en mars, qui se terminera le 16 décembre.