Quand les Compagnons du Devoir s'arrêtent à Mulhouse
- Fatma Jrad

- il y a 19 heures
- 3 min de lecture
Partis d'Allemagne il y a un an et demi, Puck et Marius vivent une aventure hors du commun : le tour de France des Compagnons du Devoir. Trois ans sans retour à la maison, zéro budget hébergement, pas de smartphone. Juste une carte, leur sac à dos et la générosité des gens qu'ils croisent. Ils se sont arrêtés à Radio WNE pour nous raconter cette vie sur les routes.

Trois ans loin de chez soi
La règle est claire et non négociable : pendant trois ans, Puck et Marius ne peuvent pas rentrer chez eux en Allemagne. Pas même pour les fêtes, pas même pour un week-end. "C'est dur au début", admettent-ils, "mais c'est aussi ce qui rend l'expérience si forte." Un an et demi déjà passé sur les routes, encore un an et demi devant eux. Le temps de devenir de vrais compagnons.
Zéro euro pour dormir
Autre règle du jeu : impossible de dépenser le moindre centime pour se loger. Pas d'hôtel, pas d'auberge de jeunesse, pas même un Airbnb en promo. Alors comment font-ils ? "On demande aux gens", expliquent-ils simplement. Un garage par-ci, un canapé par-là, parfois une chambre d'amis. C'est la débrouille permanente et les belles rencontres qui vont avec.
Déconnectés du monde numérique
Pas de smartphone pour checker Google Maps. Pas de laptop pour bosser le soir. Pas de stories Instagram pour documenter le voyage. Puck et Marius voyagent à l'ancienne : avec une carte papier, leurs jambes, et surtout en parlant aux gens. "On est obligés d'entrer en contact avec les personnes qu'on croise pour demander notre route, pour trouver où dormir, pour tout en fait", racontent-ils. Une vraie désintox numérique version XXIe siècle.
L'art de la rencontre
Sans technologie, chaque journée devient une aventure humaine. Demander son chemin à un passant, discuter avec un commerçant pour savoir où manger, convaincre quelqu'un de les héberger pour la nuit... "Au début, c'est intimidant. Mais on apprend vite et on rencontre des gens incroyables." Des rencontres qui resteront gravées bien plus longtemps que n'importe quel post sur les réseaux sociaux.
De l'Allemagne à la France, ville par ville
Partis d'Allemagne, Puck et Marius sillonnent maintenant la France. Chaque ville est une nouvelle étape, un nouveau savoir-faire à découvrir, de nouveaux compagnons à rencontrer. Mulhouse n'était qu'une escale d'une journée avant de repartir vers Besançon. Demain, ce sera une autre ville. Et après-demain, encore une autre.
Pourquoi se lancer dans cette galère ?
Parce que c'est justement plus qu'une simple formation. C'est une aventure qui forge le caractère, qui apprend l'autonomie, la débrouillardise, l'humilité. "On apprend notre métier, oui, mais on apprend surtout à vivre", confient-ils. Et visiblement, ça marche : malgré les contraintes, malgré la fatigue parfois, leurs yeux brillent quand ils parlent de leur tour.
Comment les rejoindre ?
L'aventure vous tente ? Les Compagnons du Devoir recrutent des jeunes motivés prêts à se lancer dans cette expérience unique. Puck et Marius ont détaillé les démarches lors de leur passage à la radio. Attention, ça demande du courage et de la détermination. Mais comme ils le disent si bien : "C'est la meilleure école de la vie."
Une escale trop courte
Le temps d'une interview, nos invités nous ont ouvert les portes de leur quotidien extraordinaire. Puis ils ont repris leur route, sac au dos, carte en main, direction Besançon. Quelque part, c'est beau cette vie sans attaches. Et ça donne envie de tout plaquer pour partir à l'aventure. Ou au moins de lâcher son smartphone de temps en temps.
Reviendront-ils à Mulhouse ?
Difficile à dire. Dans un an et demi, quand leur tour sera terminé, nos chers allemands retourneront en Allemagne, le sac rempli de souvenirs et la tête pleine de savoir-faire. Mulhouse ne sera alors qu'une étape parmi des dizaines d'autres. Mais qui sait ? Peut-être que dans quelques années, devenus maîtres dans leur métier, ils repasseront par ici pour transmettre à leur tour. Ou peut-être qu'un autre compagnon frappera à la porte de Radio WNE, avec les mêmes yeux pétillants et la même soif d'aventure.
En attendant, on leur souhaite une belle route. Et on garde un micro chaud au cas où ils repasseraient dans le coin.












