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Sarah Durocher, présidente du Planning Familial

Dernière mise à jour : 27 août

Lors des journées des écologistes (JDE) à Strasbourg du 21 au 23 août 2025, Sarah Durocher participait à l'atelier "Éducation complète à la sexualité: levons les tabous ! Perspectives franco-allemandes" présenté comme suit.


Alors que la France s’est récemment dotée d’un programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, l’Allemagne bénéficie depuis 1977 d’un cadre juridique clair : la Cour constitutionnelle fédérale a reconnu le droit de l’État à dispenser une éducation sexuelle à l’école. À quelques semaines de la rentrée scolaire, où en est-on en matière d’éducation sexuelle en France et outre-Rhin ? Comment garantir un accès équitable à l’information et aux droits pour toutes et tous ? Cet atelier permet d’articuler plusieurs dimensions : féminisme, éducation, autodétermination.

Interview de la présidente du Planning familial, avec la transcription à lire ci-dessous d'une interview audio à écouter en podcast. Les podcasts JDE ont été réalisés par Fatma Jrad, Lévi Giner et Jean-Luc Wertenschlag, pour Radio Quetsch, Nefzawa Link, Radio WNE et L'Alterpresse 68. Toutes nos productions sont à libre disposition des médias intéressés, sous licence Creative Commons CC Zero (licence libre non copyleft - auteur Radio WNE).


Voir notre article avec les liens vers tous les podcasts et toutes les interviews JDE 2025 :


De gauche à droite: Sarah Durocher (présidente du planning familial), Marie-Charlotte Garin (députée), Sarah Bast (Pro Familia Rhénanie-Palatinat) et Mathilde Lancieux (directrice adjointe du bureau de Paris de la fondation Heinrich Böll)
De gauche à droite: Sarah Durocher (présidente du planning familial), Marie-Charlotte Garin (députée), Sarah Bast (Pro Familia Rhénanie-Palatinat) et Mathilde Lancieux (directrice adjointe du bureau de Paris de la fondation Heinrich Böll)

  • Nous sommes le 23 août 2025 à Strasbourg, journée écologiste nationale et il y a plein de gens intéressants à rencontrer. Voilà Sarah Durocher, présidente du Planning Familial au niveau national. Déjà, c'est quoi le planning familial ?


Le planning familial est une association qui va avoir 70 ans en 2026. C'est une association militante, féministe, d'éducation populaire, qui a 82 associations sur l'Hexagone et les départements d'Outre-mer.

Donc vous devez en avoir une pas loin de chez vous. L'objectif est d'avoir des lieux d'accueil pour les personnes, pour toutes les personnes, qu'on soit mineur, majeur, féminin ou masculin, d'avoir de l'information concernant tout ce qui est droits sexuels et reproductifs. Ça veut dire avoir une information sur l'avortement, sur la contraception, sur la sexualité. sur la connaissance de son corps, sur la question des violences. Et c'est un lieu gratuit et anonyme pour toutes et tous.



  • Une association nationale avec déclinaisons locales qui est régulièrement attaquée, notamment par le Rassemblement national. Et l'État, principal financeur, a remis en cause les financements dernièrement. Comment être militant et dépendre des subventions publiques avec la disparition potentielle des budgets au fur et à mesure que l'État, le gouvernement glissera de plus en plus à droite ?


C'est une super question parce que c'est une question qu'on se pose de plus en plus. Le Planning Familial a une chance, c'est qu'on est connu par tout le monde et qu'on est adoré par les gens. Je le dis vraiment comme je le pense. Ça veut dire qu'on a tous eu un lien avec le planning, soi-même, ou à l'époque d'une grand-mère que le planning a aidé à faire un avortement à l'étranger. On y a amené une copine ou un copain. Il y a vraiment un lien qui est très important. En tout cas, à chaque fois que le planning est attaqué, les gens sont avec nous. C'est vrai que le planning est régulièrement attaqué parce qu'il y a une montée de l'extrême droite, une montée de la droite conservatrice. On a toujours été attaqué, mais c'est vrai que dernièrement, avec ce nouveau gouvernement et la montée des conservateurs, même au niveau européen et international, c'est tous les plannings familiaux qui sont attaqués. Alors nous, sur la question des financements, on essaye de gérer.

Aujourd'hui, le planning accueille 500 000 personnes.

On a des menaces de baisse de financement, mais pas que de l'État, des collectivités territoriales aussi, que ce soit les conseils départementaux, les conseils régionaux ou encore les municipalités, qui profitent de ce temps où tout le monde doit faire des efforts budgétaires, pour stopper des financements du planning qui sont là depuis très longtemps. C'est des choses que l'on vit actuellement. Le choix qu'on a fait, c'est de décider d'être militant. On est très fières d'être des militantes, on nous reproche aujourd'hui de l'être. Mais en tout cas, on arrive à faire de la pédagogie aussi sur les actions qu'on fait. Et les bénévoles et salariés font un travail tellement important sur l'accueil des personnes qu'aujourd'hui, une société sans planning, ça serait quand même bien compliqué.


  • Quels sont les combats chauds, bouillants aujourd'hui en France ?


Alors, les combats auxquels le planning s'associe, c'est le droit à l'avortement. L'avortement, c'est un combat qui ne s'arrête jamais. Il y a l'éducation à la sexualité. On va avoir une rentrée dans quelques jours, avec la mise en place d'un programme national. Et il y a énormément d'attaques, de désinformation sur l'éducation à la sexualité. C'est un des enjeux pour la rentrée, faire de la pédagogie, faire en sorte que ce programme soit mis en place, que les associations continuent à intervenir. Et puis, on a toutes les questions et l'accès aux droits des personnes trans, puisqu'aujourd'hui, il y a une offensive internationale contre le droit des personnes trans. Et le planning s'inscrit dans la défense et dans l'interpellation de nos politiques avec une inquiétude forte pour le droit des personnes LGBTQIA+.


  • Est-ce qu'il y a des équivalents du planning familial dans les autres pays d'Europe, du monde ? Un réseau international ?


Le planning fait partie d'un réseau international qui s'appelle l'IPPF. Je ne pourrais pas le dire en anglais, mais c'est une force hyper importante. Pendant l'été, on a su que le programme états-unien USAID allait détruire des millions de contraceptifs en France. En lien avec le planning familial belge, le planning familial américain, on a pu faire des communiqués, échanger et se mobiliser. C'est une force de se soutenir au niveau européen et international, mais aussi s'organiser et partager des bonnes pratiques.


  • Et si on veut participer, le planning familial, c'est uniquement des salariés ou il y a des bénévoles aussi ? Comment on fait si on a envie d'aider ?


Si on veut aider le planning, il y a plein de choses à faire. La première, on peut faire un don. Je le dis parce qu'il faut parler aussi de ça. Sans argent, on va évidemment réduire des actions. On a sorti une tribune au mois de juin 2025 dans Le Monde où on fait un appel à dons. C'est toujours disponible sur notre site internet www.planning-familial.org, n'hésitez pas. Adhérez aussi parce que quand vous adhérez à une association, que vous donniez du temps ou pas, vous soutenez le projet politique du planning. Les adhésions, c'est important. Plus on en a, plus on est représentatif face aux institutionnels. Et puis, évidemment, vous pouvez devenir bénévole au planning là où vous habitez. On vous accueillera avec plaisir.


  • Merci beaucoup, Sarah Durocher, présidente du planning familial.


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