Média, bouge de là !
- Jean-Luc Wertenschlag
- 5 août
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 août
Et viens rencontrer les médias indés le 11 septembre 2025. Ensemble, tout deviendrait possible ?
Même des médias indépendants alsaciens qui travaillent de concert ?
Après la première rencontre du 3 juillet 2025 au 22ème étage de la tour de l'Europe, poursuivons un travail commun pour développer collectivement une information différente. Ils et elles ont annoncé leur venue ce jour-là : Persiste & Signe - IR Media - L'Alterpresse68 - Radio Quetsch - Cocorico s'brennt - WNE - Nunatak - RDL Radio Dreyeckland Freiburg - Les autres voix de la presse - Fakir 68 - plus un parisien anonyme ne représentant pas une radio discrète entre Paris et Mulhouse...
Le monde s’emballe, les crises se succèdent, la société se divise, tout le Haut-Rhin est asphyxié par le pessimisme politique, écologique et social ambiant… Tout le Haut-Rhin ? Non ! La résistance existe, des médias indépendants défendent une autre façon de s’exprimer, de penser et de s’informer. Si on prend le temps d’explorer, on s’aperçoit qu’une petite vingtaine de médias indés peuplent notre département. Beaucoup sont minuscules, d’autres un brin plus grand, la plupart réunissent des militants et des bénévoles, certains comptent une poignée de salarié-e-s…. Point commun, aucun n’est à vendre au Crédit Mutuel. Et si nous réfléchissions ensemble à la meilleure façon d’échanger, de travailler, de mutualiser, de se développer ? Première étape, se rencontrer.
Par quoi commencer ?
UNE LISTE S'identifier, se compter, pour ensuite établir un annuaire des médias indés du 68
UNE RENCONTRE LE 11 SEPTEMBRE 2025 Se rencontrer pour la deuxième fois, se (re)découvrir, savoir qui sont les autres, partager un apéro, s'amuser, établir une stratégie commune et définir des objectifs partagés. Suggestion pour une deuxième rencontre, avec une date facile à retenir, jeudi 11 septembre 2025, horaire à déterminer... Dis-nous si tu viens !
UNE SÉRIE D'ARTICLES Comment mieux se connaître ? De façon évidente pour des médias, on pourrait réaliser une série d'articles/podcasts/vidéos présentant chaque média du Haut-Rhin
Il ne s’agit surtout pas d’ajouter du travail inutile et des réunions supplémentaires, il s’agit de réfléchir aux opportunités que chacun chacune pourrait tirer d’une meilleure connexion entre nos différents médias. Première chose à faire, s'identifier, se compter, puis mieux se connaître, se rencontrer, en douceur, dans le respect des nombreuses différences. Parce que nous avons toutes besoin de lecteurs, de lectrices, d’auditeurs, d’auditrices, de spectateurs, de spectatrices. Nous avons besoin de communication ou de financement, de locaux ou de matériel, de partenaires ou de l’énergie de la jeunesse. Parlons-en !
Quelques idées à partager - et tu peux en rajouter !
Annuaire des médias indépendants, sous deux formats, numérique et papier. Avec une sortie de l'édition numérique le 11 septembre 2025 ?
Revue de presse indé Chaque semaine, ou chaque mois pour commencer, le meilleur de la presse indé locale, articles, blogs, radio, podcasts, presse papier, etc...
Partage de contenus Une interview radio qui devient un article de presse ? C’est possible, L’Alterpresse l’a fait !
Communication collective Exemples: un flyer commun, pour les anciens qui aiment trop la papier, chaque feuille de papier a deux côtés. Et si on prenait un recto pour machin et un verso pour truc ?
Communication partagée pour aller encore plus loin, si on étudiait l’embauche d'un community manager à temps partagé ? Bon n'allons pas trop vite, Achtung bicyclette !
Mutualisation de moyens Prêt de matériel, échange de stagiaires, fourniture de bons plans, etc, les possibilités de mutualiser sont multiples. Et pourquoi pas un financement public collectif sous forme d'un fonds de dotation ? C'est sans doute trop tôt, alors imaginons peut-être un collectif associatif qui réunit un maximum d'entre nous, comme une fédération des médias. Ou même un syndicat de la presse 68 pas pareille ?
Reportages collectifs Comment s'emparer de sujets trop énormes pour qu'un seul média puisse les traiter correctement tout seul ? En se partageant le travail ! Par quoi on commence ? Un collectif autour des élections municipales de mars 2026 ?
Agenda partagé L'existant dont on peut s'inspirer, la Manifestive 68 lamanifestive.fr ou mulhouse365.com
Installer un serveur informatique indépendant des Gafam pour pouvoir héberger nos sites, nos noms de domaine sans obliger nos visiteurs et visiteuses à être tracé-es pisté-es
Créer un catalogue en ligne recensant les propositions d'ateliers éducation aux médias et à l'information proposés par les différents médias indés.
Ressources communes Exemple d'outil commun, un lexique du vocabulaire des médias qu'on pourrait mettre à jour ensemble : medias.education
Une cause commune à défendre. Par exemple, l'obtention d'une fréquence FM et DAB+ pour Radio Quetsch. Ou l'Alterpresse qui devient officiellement journal d'annonces légales pour que les nouvelles associations puissent lui donner des sous plutôt qu'à BFM ou au Figaro. Qui est contre ?
Une liste d'échanges par e-mail pour partager les appels à projets et autres sources potentielles de revenus
à plus long terme, la création d'un fonds de dotation (sorte de fondation en plus léger) est à étudier pour participer au financement des médias différents...
D’autres idées ?
Avec qui ?
Quatrième liste non exhaustive de médias indépendants haut-rhinois. La première version de cet appel a été lancé en 2024. Mise à jour juillet 2025.
Liste par ordre alphabétique - et mille excuses à celles que nous avons oubliées - mais qui peuvent se rajouter.
Alsace Lifestyle (Vidéorhin) www.videorhin.fr
Aya Kadjo "Iamayakadjo" instagram.com/iamayakadjo
L’Alterpresse68 www.alterpresse68.info (voir bas de page)
L'Ami Hebdo www.ami-hebdo.com
Cocorico s’brennt (existe uniquement en papier)
Le Colibri (existe uniquement en papier) www.radiowne.eu/post/colibri39
Journal L'Héliée (Journal étudiant de l'association Agora)
IR Media irmedia.info
JDS Journal des Spectacles www.jds.fr
Kamaraderie Show ! kamaradband.com
MULHOUSez-vous (Mulhouse j'y crois) youtube.com/@mulhousez-vous
Nefzawa Link
Novo mediapop.fr
NTV68 www.facebook.com/NTV68
Persiste et signe facebook.com/persiste.et.signe
Radio Active www.instagram.com/radioactive_uha
Radio Bidon hearthis.at/radio-bidon
Radio Dreyeckland Libre RDL68 (Colmar) rdl68.fr
Radio MNE www.radiomne.com
Radio π node p-node.org
Radio Quetsch radio-quetsch.eu
Le Saute-Rhin www.lesauterhin.eu
Taülk Média instagram.com/taulk_media
Les autres Voix de la presse lesautresvoixdelapresse.fr
Warum Net Experience radiowne.eu
et tous ceux que nous avons oubliés… et toutes celles qui se rajouteront… des suggestions ?
Ailleurs
Et si on choisissait aussi de sortir et d'aller comment cela se passe autour du Haut-Rhin ? Parce que ailleurs, l'herbe est toujours plus verte. Et qu'il y a sans doute de bonnes idées à trouver de l'autre côté du Rhin, derrière les Vosges ou même au nord de Colmar...
Radio Dreyeckland Freiburg rdl.de
Nunatak, revue d’histoires, cultures et luttes des montagnes (vallée de la Bruche, Bas-Rhin) revuenunatak.noblogs.org (voir bas de page)
Rue 89 Strasbourg www.rue89strasbourg.com
(...)
Un début d'annuaire ?
Alterpresse 68
C'est une bonne situation ça journaliste ou photographe d'un média indépendant ?
Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi...
C'est d'ailleurs là que j'ai résolu de contribuer à un média qui ne mâche pas ses mots, qui chatouille là où ça gratte et qui préfère l’ironie mordante au consensus tiède. C'est un journal en ligne qui prouve qu’en Alsace, on ne fait pas que du kougelhopf, on fait aussi de l’info qui a du croquant. Alterpresse68, média régional d’actualité sociale, politique et environnementale basé à Mulhouse, est édité par l’association Information–Pluralisme–Débat Citoyen (IPDC).
Le crédo : être « engagé sans être partisan ».
Ici, pas de consensus mou, pas de langue de bois, et surtout pas de « l’objectivité journalistique » façon presse mainstream, ce slogan qu’on brandit quand on a oublié où on a rangé son esprit critique. La mission du journal ? Porter depuis 5 ans l’information d’intérêt public, en particulier sur les sujets sociaux et environnementaux, et donner la parole à tous, même à ceux qui n’ont pas le badge VIP du débat public.
On y trouve des enquêtes locales qui font trembler les puissants, des analyses sur l’IA ou Stocamine (parce que l’Alsace, ce n’est pas que des cigognes, c’est aussi des gens biens pigeonnés par des rapaces toxiques), et un espace contributif où chacun peut venir secouer le cocotier de l’actualité. Côté indépendance, Alterpresse68 ne vit ni d’amour ni d’eau fraîche, mais presque : pas de publicité, juste des abonnements et des dons défiscalisables.
Pour garantir une info accessible, chaque article est en accès libre pendant 15 jours, de sorte que même votre cousin radin puisse s’informer sans sortir la CB. Et l’humour dans tout ça ? Disons que la spécialité locale, pas toujours praticable, est la satire et la dérision, pour mieux dénoncer les absurdités du pouvoir et les travers de la société. Notre plume est parfois plus acérée qu’un couteau à bretzel, et le ton, aussi vif qu'un oiseau de proie murgé à l'amer-bière.
En résumé, Alterpresse68, c’est un peu le village gaulois de l’info indépendante en Alsace, qui résiste encore et toujours à la pensée unique créditmutualisante du double journal unique. Alors, si vous aimez la presse libre, la vraie, celle qui ne se laisse pas acheter pour un buffet froid, c’est le moment de nous donner un coup de main – ou au moins un clic curieux. Parce que la liberté de la presse, ça se savoure sans modération, et ça se défend avec conviction.
Quelques données avant de retourner au buffet :
1 journaliste salarié à temps plein avec carte de presse, 1 photographe et 1 illustrateur pigistes, des contributions de journalistes pigistes
30 000 à 60 000 visiteurs uniques/mois
Entre 3 et 5 articles publiés par semaine
Des podcasts qui résument les enjeux des articles "trop longs"
Des vidéos originales sur YouTube et une plateforme de diffusion vidéo autonome
Une librairie en ligne et 3 livres originaux en papier édités
Partenariats avec "Basta" (revue de presse dans l'annuaire des indés) et "The conversation" (republication occasionnelle)
Une place dans un écosystème de presse comptant 270 médias indépendants et professionnalisants, avec un syndicat qui les représente : le SPIIL, et aussi le syndicat de la presse pas pareille (SPPP)
L'intégration dans une plateforme d'abonnements collectifs ("La presse libre" de Daniel Schneidermann) à partir de l'automne
La reconnaissance des confrères : carte de presse, n° de commission paritaire, agrément IPG (information de politique générale), inscription bibliothèque nationale, avantages fiscaux pour les abonnés et donateurs...
Les problèmes ? Innombrables !
Pas assez connu, partagé. Donc pas assez d'abonnements/dons. Et surtout un manque de bras pour étoffer le rédactionnel par du texte, de l'audio et de la vidéo ! Mais dans l'immédiat, il nous faut repartir sur le front avec une nouvelle équipe autour de l'association éditrice, qui n'a plus de président, ni de secrétaire. Avis aux kamikazes et bénévolants de la presse indé !
Mario
Nunatak nous écrit...
La revue Nunatak essaye d'être présente dans des endroits où l'on ne s'y attend pas forcement (refuge, marché, café,...) sur tous les massifs. L'idée est de partager des idées politiques parfois trop marginales en zone rurale. Les articles sont divers (histoire populaire, critique sociale, histoire des luttes en cours et passée,...). Tout le monde peut y participer. Nous ne sommes pas journalistes et certains et certaines d'entre nous n'avaient jamais écrit d'articles avant de participer à la revue. Certains et certaines d'entre nous participent d'ailleurs sans écrire, mais en relisant les textes proposés, en diffusant la revue ou en l'illustrant par exemple. Tout est fait à la main du début à la fin : mise en page par nos soins dans une volonté de partage des connaissances, impression en imprimerie associative dont une partie est prise en charge par l'équipe, pas de diffuseur pro...
La revue, il est vrai, se concentre beaucoup plus dans les massifs du Sud de la France mais nous sommes une poignée à faire vivre Nunatak par ici, en diffusant, en organisant des présentations, en illustrant aussi et trop rarement en proposant des articles. Nous ne cherchons pas des correspondants de presse mais plutôt qu'on nous propose des articles et bien souvent, les auteurs et autrices de ces articles finissent par participer à la revue ! Nunatak permet, au-delà de faire découvrir certains sujets, de se rendre compte que le capitalisme, à travers ses différentes tentacules, est présent même dans des zones où l'on ne s'y attend pas (hautes montagnes, parc national, ou les crêtes par ici). On se rend alors compte que finalement la gestion des zones rurales, que cela soit dans les Cévennes, les Alpes ou les Vosges est assez similaire.
h.
Voyage apprenant au pays des médias indépendants...
