top of page
Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

Plus loin que le bout de son nez

Cernay : Au lycée du Bâtiment

Plus loin que le bout de son nez

« Les Français sont arrogants », « les femmes ne peuvent pas faire les mêmes choses que les hommes », « les blondes sont bêtes », « les hommes sont machos »… Dans le cadre du Mois de l’Autre, l’association TEJE organisait lundi des ateliers contre les clichés au lycée du Bâtiment à Cernay.

Repas libanais , chaînes télévisées du monde entier, réseau internet mondial… à une époque où se qui se passe de l’autre côté de la planète est accessible, on constate malgré tout un repli sur soi, une folklorisation des identités culturelles, une dominance de la pensée unique.

L’association strasbourgeoise « Travailler Ensemble Jeunes et Solidaires » TEJE (qui signifie aussi tisser en espagnol) a été sollicitée par Sandrine Kalt, professeur de la classe de 1ere TAE (technicien assistant architecte et économiste) et Hélène Trzebiatowski dans le cadre du Mois de l’Autre, pour proposer un atelier contre les préjugés et les clichés.

Les jeunes ont été amenés à définir un cliché, à prendre conscience de leur existence et du mécanisme qui aboutit à ce que nous en ayons.

Débat mouvant

Ils ont eux-mêmes écrit des clichés qui les dérangent et par le biais d’un débat mouvant, ont appris à argumenter : pour ou contre une idée, ils devaient se positionner à droite ou à gauche de la pièce, mais les indécis avaient aussi la possibilité de se placer au centre, dans « la rivière du doute » et de changer de place au fur et à mesure du débat.

« Les Français sont arrogants » : « les touristes le disent souvent quand ils sont à Paris ! » « Paris n’est pas la France, ici ce n’est pas vrai ».

« Les filles ne peuvent pas travailler dans le bâtiment et faire comme les hommes » : « elles n’ont pas assez de force » ; « Plus besoin d’autant de force aujourd’hui pour travailler dans le bâtiment, il existe des machines et des études ont prouvé que les femmes sont plus résistantes ».

« Les barbus sont des terroristes » : « c’est TF1 qui le dit » ; « moi je connais des barbus qui ne sont pas terroristes… »

Les jeunes ont découvert les mécanismes du stéréotype et combien plus un stéréotype nous touche de près, plus il est difficile de se focaliser sur la réalité des choses. Le but de ces ateliers : développer son esprit critique, raisonner et prendre conscience de la diversité. Un mécanisme peut être plus naturel dans une grande ville que dans une petite commune périurbaine. Un travail qui ne manquait pas de pertinence.



(article paru le 08/03/2013 dans les DNA • par Michèle Marchetti • www.dna.fr)


Posts récents

Voir tout
bottom of page